Rencontre RH
François reçoit dans son bureau. Cʼest un bureau attitré, individuel et fermé. Mais cʼest un bureau / salle de réunion : lʼéquipement est du mobilier de réunion, la table est dégagée et la pièce est utilisée en salle de réunion quand François est absent. Au départ, les collaborateurs ont eu du mal à sʼapproprier cet espace, mais cʼest désormais le cas.
François est directeur des ressources humaines de la FFF depuis 4 ans. La FFF est une association qui emploie 400 salariés, sans compter le millier de salariés des organes déconcentrés en région, les quelques 23.000 arbitres indépendants, les nombreux prestataires qui accompagnent notamment les équipes de France, et sans oublier les 400.000 bénévoles qui oeuvrent partout en France.
Depuis un peu plus dʼun an, Yemanja réalise à Paris des réaménagements de plateaux de bureaux pour la FFF dans lʼimmeuble de son siège social boulevard de Grenelle, dont la FFF est propriétaire depuis 2006.
Yemanja : Vous êtes lʼinterlocuteur des équipes de Yemanja pour les projets de réaménagement. Pensez-vous que lʼimplication dʼun.e DRH est nécessaire pour un projet de bureau ?
François Rajaud : Oui, je pense quʼil est souhaitable que lʼaménagement du bureau soit confié aux ressources humaines. Je suis dʼaccord avec Yemanja quand vous dites que le bureau est un outil RH.
Il y a quelques années, dans dʼautres structures, il mʼest arrivé de militer pour plus dʼimplication des RH dans des projets dʼaménagement de bureaux. Jʼai constaté que les RH éprouvaient alors parfois la crainte de se heurter aux instances représentatives du personnel. Cʼest aujourdʼhui moins le cas et cʼest une bonne chose que les directions des ressources humaines prennent à bras le corps les questions autour de lʼaménagement du bureau.
Les bureaux de la FFF sont fonctionnels et vous ne modifiez quasiment pas le macro zoning de votre immeuble. Quʼest-ce qui motive les réaménagements des plateaux ?
Les réaménagements que nous entreprenons répondent à des demandes des équipes. Des collaborateurs ont signalé que le mobilier était obsolète et que lʼensemble paraissait vieillot… Au-delà des évolutions des organisations le point de départ était presque esthétique…
Et dès que nous avons entreprenons de réaménager le plateau dʼune équipe… une autre équipe demande quʼon sʼoccupe de son espace ! Une forme de “jalousieˮ apparaît si on réaménage un endroit et pas un autre ! En réalité, je pense que réaménager est aussi une forme de reconnaissance de lʼentreprise envers ses collaborateurs.
Le réaménagement du bureau est un excellent moyen de montrer que lʼentreprise se soucie de ses salariés et les écoute. En effet, nous pratiquons une conception participative des réaménagements et nous laissons volontairement les équipes très libres de donner leur avis. Cʼest une excellente occasion de créer le dialogue et de favoriser l’expression des salariés : nous utilisons le réaménagement des bureaux comme une opportunité de parler du bureau, mais aussi du travail en général.
Le rôle du bureau est sans cesse commenté… Quel est selon vous lʼenjeu principal dʼun (ré)aménagement de bureau ?
Je pense que lʼentreprise nʼest pas responsable du bonheur des salariés, ni même de leur bien-être. En revanche, lʼentreprise a le devoir de proposer un bon niveau de qualité de vie au travail et de créer un contexte qui permette de travailler correctement. Les bureaux, et bien sûr le management, doivent offrir à chacun les meilleures conditions possibles de réalisation de son travail.
Mener à bien une mission, se sentir satisfait dʼune tâche accomplie ou être fier.ère de sa performance est en soi une source de bien-être. Ce bien-être sera augmenté si le management ou lʼentreprise reconnaissent et saluent le travail réalisé. Ainsi, cʼest en facilitant la performance que le bureau peut participer à lʼépanouissement des salariés.
La FFF compte parmi les clients les plus exigeants de Yemanja en matière de responsabilité environnementale. Dʼoù vient cet engagement fort ?
Lʼappel dʼoffres qui nous a permis de choisir un aménageur comprenait des critères lourds concernant la responsabilité sociétale et environnementale du projet. Fort de ses convictions RSE, Yemanja a répondu à nos attentes et nous recherchons ensemble des solutions pour chacun des projets de réimplantation.
Notre exigence vient à la fois dʼune conviction personnelle que je porte et dʼune politique de la FFF. En octobre 2023, la Fédération a lancé son plan dʼengagement. Ce plan comprend plusieurs volets. En premier lieu, la prévention et la lutte contre toutes formes de violences. Le plan dʼengagement comprend aussi un volet sociétal et notre impact peut être immense si on considère que nous touchons 15 millions de français, directement ou indirectement en comptant les licenciés et leurs familles et leurs proches. Le troisième volet est celui des défis climatiques, avec lʼimpact des lieux dʼentraînement et de compétition, lʼimpact des déplacements… La FFF travaille beaucoup sur ces sujets, et nous nous devons être exemplaires dans les bureaux.
Jʼai aussi aimé chez Yemanja son équipe de bricoleurs, qui est très différenciante par rapport aux autres acteurs du secteur.
Une anecdote et une conclusion sur le bureau ?
Malgré ce que disent des salariés sur le mobilier vieillissant et malgré les réflexions en cours dans d’autres entreprises sur le flex office, je sais que parfois les collaborateurs sont attachés émotionnellement à leur poste de travail. Il y a plusieurs années un salarié quittant lʼentreprise mʼa demandé à emporter chez lui le fauteuil de bureau quʼil occupait depuis de nombreuses années. Cʼétait assez émouvant de lʼaider à charger ce fauteuil à cinq roulettes, pas tout jeune,dans sa voiture.
À titre personnel, jʼaime le bureau. Je crois à lʼimmeuble de bureau dans le futur. Le télétravail est une pratique installée définitivement mais elle rend dʼautant plus nécessaire de proposer un lieu de travail où se retrouver et sʼancrer.