Vous êtes déjà bien installé dans l’ère de l’open-space, mais vous entendez dire que l’ère du nomadisme commence. Et oui, il y a des entreprises – même de très grandes entreprises, où les places ne sont pas attribuées et où vous ne savez pas à côté de qui vous serez assis aujourd’hui. Surprise !
Vous êtes tentés de poser la question à votre équipe « pour ou contre le nomadisme » ? Sachez que la réponse standard ressemble à : « oui c’est une super idée et je suis très partant mais moi il me faudra un bureau attribué à cause de… ». Tout le monde trouve que c’est une bonne idée, mais la majorité n’est pas toujours prête à libérer sa place à qui voudra ! Voici quelques éléments utiles pour la réflexion.
Petit rappel si vous n’avez pas encore été mis au courant de la tendance au nomadisme dans l’entreprise : l’idée est qu’aucun des postes de travail n’est attribué et qu’aucun collaborateur de l’équipe n’a une place attitrée. Chaque jour les équipes s’installent à n’importe quelle place du bureau…
Pré-requis techniques pour le nomadisme
Un bon aménagement de bureau en open-space prévoit de nombreux espaces de réunion, boxes de confidentialité, petites salles de travail… En cas de nomadisme, il faut aller un peu plus loin : multipliez encore les lieux où l’on peut se parler à plusieurs au calme. C’est nécessaire pour le confort de travail de l’équipe.
Pour que chacun apprécie l’expérience du nomadisme, il est impératif de trouver à chaque poste de travail exactement le même matériel : écrans, chaises… On doit trouver le même confort à chaque place. Le choix de son poste du jour ne doit pas ressembler à une chasse au meilleur emplacement (celui à côté du radiateur au fond de la classe, vous vous souvenez ?) ! Evidemment, tout le monde a un ordinateur portable ; idéalement, tout le monde a le même pour pouvoir laisser la même connectique à chaque poste. Et si passer au nomadisme c’était d’abord passer à l’égalité de traitement de tous les salariés ?
Dans l’entreprise nomade, il n’y a pas de blocs tiroirs sous le bureau et tous les soirs les bureaux sont nickel : rien sur les tables, et rien dessous non plus. Votre entreprise a un objectif de réduction du papier – bravo ! Pourtant on parie que quelqu’un dans l’équipe a imprimé un cahier des charges, un brevet, un compte-rendu… un document sur lequel il a besoin d’écrire et qu’il souhaite garder près de lui pendant un moment. Les bureaux doivent donc fournir des casiers individuels. En bonus, l’équipe appréciera de pouvoir aussi y ranger ses crayons, son sac de sport, et ses granola…
Evidemment pour afficher la photo du chien et le dessin de la petite nièce, c’est un peu délicat. Reste le casier, ou le grand tableau d’affichage dans les espaces détente.
Le procès de l’économie de surface
Les mauvaises langues soupçonneront l’entreprise de vouloir économiser des mètres carrés. En effet, plusieurs grandes entreprises ont fait le calcul que l’effectif présent au bureau est globalement de 80% de l’effectif total de l’équipe. Parce que les collaborateurs sont en rendez-vous, en vacances, en télétravail, en voyage… D’ailleurs les cabinets de conseil ont adopté ce fonctionnement il y a bien longtemps ; les consultants étant la plupart du temps chez les clients, ils n’ont pas de postes attitrés au bureau. Et si au lieu de chercher des bureaux pour 100 postes vous en cherchiez pour 80 postes ?
A ce propos, une mise en garde et une réalité.
La réalité est que si l’entreprise souhaite instaurer le nomadisme dans de bonnes conditions elle ne va pas économiser beaucoup de mètres carrés puisqu’elle va installer plus de salles de réunion. Et l’entreprise va investir dans le matériel informatique, les postes de travail, les casiers individuels.
La mise en garde est la suivante : faire passer l’entreprise au nomadisme ne peut pas être motivé par des raisons économiques ; à ce niveau, le projet ne rencontrera que des réticences. Passer au nomadisme ne peut être qu’un projet d’équipe ; l’objectif est d’augmenter les échanges, la créativité, la circulation de l’information…
Alors, tenté ?
L’expérience est tentante n’est-ce pas ? L’équipe est libérée jusque dans le choix de son bureau, le patron du marketing peut s’asseoir avec les commerciaux et les développeurs accueillent parmi eux les designers. Chaque jour, les équipes se regroupent en fonction des projets en cours.
Voici un projet ambitieux pour l’équipe car tout le monde doit jouer le jeu. Probablement, le responsable financier est assez contrarié par le projet car il a besoin de sa douzaine de classeurs avec lui. Sans doute, certains préfèreraient garder leur petit coin de bureau à eux. Il est nécessaire qu’officiellement tout le monde, sans exception, adopte le nomadisme. Chaque bureau sera vidé le soir et officiellement libre le matin. Mais il est sans doute possible de laisser certaines habitudes s’installer, comme la comptable près de son armoire à classeurs…Et il faut peut-être tolérer que certains annexent discrètement un boxe et en fassent « leur » espace. Ces petites entorses à la règle au démarrage ne devraient pas empêcher que le nomadisme devienne la norme.
Il paraît que sur un siège de plusieurs milliers de personnes, complètement nomades, la difficulté est devenue de savoir où est installée la personne à qui vous voulez parler ! Si vous êtes plus que 100 alors il y a peut-être d’autres pré-requis techniques à mettre en place… Dans tous les cas, nomades ou pas, n’oubliez pas que l’aménagement du bureau est une des clés du bonheur au travail. 😉
Vous avez installé un système de travail nomade dans votre entreprise ? Vous êtes tenté par l’expérience mais vous ne vous sentez pas totalement prêts ? Venir nous en parler sur Twitter et Facebook, on vous y attend avec beaucoup d’amour !